Les arts et les autres

Que retiendra la Haute-Marne de cette 34e semaine ? L’encéphalogramme plat de l’actualité politique haut-marnaise ne durera pas ; les municipales approchent. En attendant, on s’ennuie. Alors on délaisse le quotidien léthargique pour des horizons plus lointains, plus élevés. Dans ce registre de la pensée vagabonde, j’ai assisté cette semaine à un mariage et un enterrement. Le compte n’y est donc pas.

Mais l’enterrement valait bien quatre mariages, en matière de remue-méninges. Il n’y a guère plus Haut-Marnaise que la défunte : Marie-Odile Scheid est née et a grandi à Saint-Dizier. Elle reposera à Chaumont (JHM de jeudi 22 p. 12). Entre ces deux événements, un tantinet trop rapprochés dans le temps, elle s’est donnée aux arts et aux autres. Ce parcours de vie est probablement ce que l’on peut réaliser de mieux. Qu’y a-t-il de plus puissant que les arts (la concernant, la musique) pour aller extraire des fonds les plus secrets de chacun de nous des étincelles d’émotion qui nous rendent meilleurs, qui subliment le présent ? Lequel d’entre nous ne saurait citer un livre, une musique, un tableau, un film qui l’a aidé à vivre ? À surmonter une vacherie de cette piégeuse vallée de larmes ?

Marie-Odile Scheid a aussi consacré sa vie professionnelle aux autres : aux plus modestes d’entre les Haut-Marnais modestes. Elle tenait tête à l’injustice. Elle a, au sens strict du terme, changé des vies, ici, autour de nous, en bien.

Et non contente de modifier réellement le cours de destins ici, elle s’était engagée dans des combats sur d’autres continents, là-bas aussi pour davantage de justice.

Tout cela pour vous dire que notre modeste territoire, tellement modeste que Donald Trump n’a même pas proposé de l’acheter bien qu’il soit un pays de verdure (littéralement Groën Land) produit des belles personnes. On s’honorera à les connaître et à s’inspirer de leur legs.

JHM du 25 août 2019

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