Que retiendra la Haute-Marne de cette 11e semaine de l’année ? Vraisemblablement pas l’info postée brièvement mardi soir par le JHM sur sa page Facebook : la brève évoquait la morsure d’une adolescente par un rottweiler. Du pur factuel. Dans la même minute s’afficha un péremptoire : «J’espère que le chien aura rien». La soirée commençait bien ! Très vite, les échanges dérapèrent entre ceux que préoccupaient au sort de l’adolescente et les avocats autodésignés du cerbère. Je ne rêvais pas, je cauchemardais en direct devant l’écran. Tant d’anonyme indigence intellectuelle nous convainquit vite de supprimer le fil.

«Je ne dors pas, je rêve» répondit mercredi Maelys, 13 ans, de l’IME Val de Suize. Somptueuse petite phrase, sitôt notée, à dessein d’embraser ce vain articulet de plumitif laborieux astreint à chronique optimiste. Ce «je ne dors pas, je rêve» lumineux, prononcé par une voix jeune, revêt tout de même une autre allure qu’une conversation de vieux sur Facebook.

S’il en est qui ne dort pas non plus – sauf en championnat – et qui continue de rêver, c’est bien le CVB ; le club haut-marnais pousse – las, à Reims – le meilleur club du monde dans ses retranchements. Ah, si Palestra était déjà là, on les bouffait, chez nous, les Macar…, pardon, les Italiens. Mais cette semaine, on n’a que posé la première pierre.

Ça n’est pas la fin du monde.

La fameuse fin du monde ! Celle renvoyée aux oubliettes de l’avenir par un gilet jaune à court d’inspiration qui lui préférait la fin du mois… Les adolescents, eux, ont pris la juste mesure du défi. Vendredi les jeunes haut-marnais participèrent ainsi à un événement mondial sans entraver la liberté de qui que ce soit. En repoussant leur incertain horizon bien au-delà du 31 mars, ils nous conviaient juste à réfléchir, à réagir. Revigorant, non ? Sur l’état de notre jeunesse assurément ; sur notre avenir aussi.

Allez, les jeunes, on y croit. On ne dort pas. On rêve.

JHM du 17 mars 2019