Actes manqués

Que retiendra la Haute-Marne de cette 7e semaine de l’année ? Je ne sais pas vous, mais moi, je suis rassuré. Les projets pour l’emploi des sept listes candidates à gérer Saint-Dizier nous tranquillisent (JHM du 13 février p. 7) : ils veulent tous faire travailler les entreprises locales. Ils veulent tous en faire venir de nouvelles, recréer une dynamique de l’emploi, etc. Le chômage n’a qu’à bien se tenir. Cela ne s’appelle même pas des promesses électorales, mais des vœux pieux.

Si ça continue comme cela, ils vont nous dire au chapitre de la santé qu’il faut interdire la maladie. Et plus tard que la misère, il faut la bannir de nos villes.

Et, euh… concrètement ? Saint-Dizier affiche structurellement un taux de chômage largement supérieur à ceux de Chaumont, Langres, Nogent… Vous faites QUOI ? COMMENT ? Quant à ceux qui sont aux affaires depuis des années, que n’ont-ils mis en place plus tôt ce qu’ils nous proposent maintenant ? Quand je lis qu’il faut « valoriser l’entreprenariat et soutenir la création en encourageant l’innovation » j’applaudis des deux mains (c’est plus facile) ; cela révèle un sens de l’universel peu commun : se trouve-t-il un candidat, quelque part dans le monde, qui ne puisse pas reprendre à son compte cette proposition géniale ? On va donc, à Saint-Dizier, soutenir la création en encourageant l’innovation. Vous pensez comme moi : OUF ! On est sauvés.

Mais bon, s’ils veulent que les Bragards aillent voter, il va peut-être falloir que les candidats tapent davantage dans le dur.

Le sage a dit voilà quelques siècles que la méthode des cinq “pourquoi” consécutifs permettait de cerner les causes d’un problème. Le plumitif laborieux astreint à chronique a ajouté, au début du XXIe siècle que la méthode des cinq “comment” insistants n’était pas dénuée de vertus pour juger de la pertinence d’un programme électoral. J’ai hâte de lire la suite.

Bon, on évoque là les Bragards. Ne vous gaussez pas, Chaumontais. Chez vous, on a une tête de liste qui annonce d’emblée qu’elle sera « une très mauvaise porte-parole ». La modestie est la première brique de la lucidité. Une autre tête de liste invite les journalistes à une conférence de presse sans préciser le jour et l’heure. Dans le registre des actes manqués…

JHM du 16 février 2020

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.